Nouvelles substances psychoactives: des substances variées et présentes en grand nombre
À la fin 2016, l’EMCDDA surveillait plus de 620 nouvelles substances psychoactives ayant fait leur apparition sur le marché européen des drogues. Ces substances, qui ne sont pas assujetties aux mesures de contrôle internationales, couvrent une vaste gamme de produits, tels que des cannabinoïdes de synthèse, des stimulants, des opiacés et des benzodiazépines. Dans la plupart des cas, elles sont commercialisées comme des substituts «légaux» de drogues illicites; dans d’autres cas, elles ciblent de petits groupes qui souhaitent les expérimenter à la recherche de potentiels nouveaux effets. Les nouvelles substances sont fréquemment produites en vrac par des entreprises chimiques et pharmaceutiques établies en Chine, d’où elles sont expédiées vers l’Europe pour y être transformées en produits, conditionnées et vendues. En outre, certaines nouvelles substances peuvent être des médicaments, qui sont tantôt détournés de leur chaîne d’approvisionnement légitime, tantôt acquis illégalement. Les substances peuvent également être produites dans des laboratoires clandestins, en Europe ou ailleurs. Selon divers indicateurs, incluant les démantèlements de laboratoires clandestins, l’analyse des déchets résultant de la fabrication de drogues de synthèse et les saisies de précurseurs, l’Europe a connu ces dernières années une augmentation de ce type de production. Certaines nouvelles substances sont vendues ouvertement sur le web de surface et dans des magasins physiques spécialisés, souvent en tant qu’«euphorisants légaux». Elles sont également vendues sur les marchés des darknets et sur le marché illicite, parfois sous leur nom véritable et parfois, de façon trompeuse, sous le nom de drogues illicites telles que héroïne, cocaïne, ecstasy et benzodiazépines. Plus de 70 % des nouvelles substances détectées via le système d’alerte précoce de l’Union européenne l’ont été ces cinq dernières années. En 2016, 66 nouvelles substances ont été détectées pour la première fois en Europe. Si ce chiffre représente une baisse par rapport aux signalements réalisés lors de chacune des deux années précédentes, il est similaire aux signalements recensés en 2012 et 2013. Les causes de cette diminution ne sont pas claires, mais elle peut en partie s’expliquer par les mesures prises par les gouvernements nationaux d’Europe pour interdire les nouvelles substances, et notamment leur vente libre comme «euphorisants légaux». Une autre explication possible est que la Chine a pris des mesures de contrôle et mené des opérations répressives ciblant les laboratoires qui produisent de nouvelles substances. Le rapprochement avec le marché plus large des drogues illicites peut aussi revêtir une certaine importance à cet égard. Le nombre de nouvelles substances détectées chaque année ne constitue que l’un des nombreux indicateurs que l’EMCDDA utilise pour comprendre le marché global. Par exemple, sur les 620 nouvelles substances qui font actuellement l’objet d’un suivi, 423 (presque 70 %) ont été détectées sur le marché des drogues en 2015. Par rapport aux 365 substances détectées en 2014 et aux 299 détectées en 2013, cela révèle à quel point ce marché s’est complexifié.
Sensations aériennes
Le week-end dernier, je me suis offert une petite escapade bien sympathique : je suis allé à La Roche sur Yon pour un baptême de voltige aérienne. Je ne regrette absolument pas (les sensations sont juste extraordinaires, là-haut !), mais en y réfléchissant après coup, j'ai quand même commencé à douter de ma santé mentale. Qu'est-ce qui me poussait à vivre des trucs pareils ? Je ne comprenais pas la raison de cette attirance envers tous les sports extrêmes. Du coup, j'ai fouillé un peu partout pour savoir pourquoi la peur est si attirante. Et à vrai dire, c'est très cohérent : la peur a, d'après les chercheurs, pas mal d'effets positifs ! Pour commencer, elle diminue l'inquiétude. Non, vous ne rêvez pas. Chaque fois qu'on a peur, on est en effet concentré et dans l'instant : on ne réfléchit donc plus à tel ou tel problème du quotidien ! Cette sensation de peur permet donc déjà de se changer les idées. De la même façon, les films d'horreur permettent de ressentir des peurs qui se fondent sur la fiction et d'oublier ainsi d'autres événements quant à eux bien réels. De même, la peur contribue au bonheur individuel. En effet, sous le coup de la peur, plein de réactions chimiques se produisent dans l'organisme, ce qui amène à la diffusion d’hormones telles que la dopamine. Et ce cocktail d'hormones est source de plaisir quand la personne n'est pas en péril. Ces composants chimiques sont tellement agréables que nous avons tendance à en vouloir toujours plus. Logique, somme toute. De même, la peur favorise la cohésion sociale entre les gens. Certains chercheurs estiment même que la peur augmente l’attirance entre des personnes ayant eu la même épouvante. Et c'est vrai : tous les sports riches en adrénalines que j'ai été amené à tenter avec ma femme n'ont cessé de nous rapprocher. Bref, si vous voulez être zen, veillez à faire le plein de sensations fortes ! Vous pouvez d'ailleurs jeter un oeil au site par lequel je suis passé pour ce baptême de voltige aérienne. En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste reconnu de ce vol en avion de voltige à La Roche sur Yon.
De l’hotellerie à Dubai
Depuis peu, j'en viens à me demander si le luxe n'est pas un poison. La semaine dernière, en effe,t ma femme et moi avons logé trois nuits dans un incroyable hôtel (l'un des plus beaux hôtels de, selon moi). Ce cinq étoiles disposait de tout le luxe qu'on est en droit d'en attendre : suite géante qui faisait la taille de notre maison, douche balnéo, chambres climatisées, vue sublime, etc. Comme vous pouvez vous en douter, notre séjour a été inoubliable. Dans le salon, il y avait des fenêtres dans le plancher, d'où l'on pouvait admirer les eaux turquoise et les poissons. Un must, en somme. Il est rare de profiter de telles conditions. Si vous n'avez jamais goûté à un séjour de luxe, je peux vous garantir qu'on s'y fait vite. 🙂 Le problème d'un séjour de ce type, c'est qu'on ne peut pas y rester ad vitam aeternam. Après cette virée romantique de rêve, l'on a donc pris le chemin de retour et retrouvé notre quotidien. La maison où il y a toujours un truc à réparer ; les robinets qui s'entartrent chaque mois ; le service d'étage franchement déplorable (rendez-vous compte : quand on veut prendre son petit-déj au lit, il faut le faire soi-même !). Bref, autant la virée fut merveilleuse, autant le retour fut un sacré retour de bâton. Alors qu'on était enchanté de ce qu'on avait avant de partir en vacances, voilà qu'on examine désormais ce qu'on a avec déception. Du coup, j'en viens à me demander si ce genre d'aperçu d'une autre vie ne fait pas plus de mal que de bien. C'est un peu comme si vous montriez à un enfant un gigantesque paquet de bonbons, pour lui dire ensuite avec un grand sourire : "Tu vois ça ? Eh bien, tu n'en auras pas. Toi, tu n'auras que des choux de Bruxelles". Il y a là quelque chose d'assez sadique dans le concept. Evidemment, ma femme est sourde à l'argument ; elle est déjà en train de se pencher sur les annonces pour notre prochaine escapade. Je la suspecte même de vouloir retourner à ce même hôtel. Il faut dire que c'est clairement l'un des plus beaux hôtels de Dubai. Mais je n'arrive pas à déterminer si le fait de vouloir y retourner est hédoniste ou masochiste... A découvrir sur le site spécialisé sur les plus beaux hôtels du monde.
Tensions en Israël
En 2016, les rapports des ONG montrent que les relations entre Israéliens et Palestiniens sont restées tendues. Les efforts de la communauté internationale pour relancer les négociations israélo-palestiniennes n’ont pas abouti, le gouvernement israélien continuant de soutenir l’expansion des colonies illégales sur des territoires qu’il occupait. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté en décembre une résolution appelant Israël à arrêter toutes ses activités de peuplement en Cisjordanie. Le gouvernement a annoncé en juin la conclusion d’un accord de réconciliation entre la Turquie et Israël, qui s’est traduit par la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Israël a accepté d’indemniser les familles des citoyens turcs tués par les forces israéliennes en 2010 lors de l’abordage du Mavi Marmara, un bateau qui transportait de l’aide humanitaire. En septembre, le gouvernement des États Unis a accepté d’augmenter son aide militaire à Israël et de lui octroyer 3,8 milliards de dollars par an pendant 10 ans à partir de 2019. Au cours de l’année, des Palestiniens ont tiré et mené des attaques à l’arme blanche ou à la voiture-bélier, entre autres, contre des Israéliens en Cisjordanie et en Israël. Ces attaques, pour la plupart menées par des personnes qui n’étaient pas membres de groupes armés, ont coûté la vie à 16 Israéliens et à un étranger, essentiellement des civils. Les forces israéliennes ont tué 110 Palestiniens et deux étrangers au cours de l’année. Certains ont été victimes d’homicides illégaux alors qu’ils ne représentaient pas une menace pour la vie d’autrui. Des groupes armés palestiniens à Gaza ont tiré sporadiquement des roquettes et des obus de mortier sans discernement en direction d’Israël ; aucune personne n’a été tuée ou grièvement blessée. Israël a répondu par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie qui ont causé la mort de trois civils palestiniens, dont deux enfants, à Gaza. Bref, aucune amélioration sous ce soleil-là.
Pénurie de café ?
La hausse des températures favorise les maladies qui touchent les plantes de café. Résultat, la production est dépassée par la demande. Le changement climatique pourrait bientôt mettre en péril vos habitudes matinales. Selon des experts et les autorités colombiennes, réunies lors du premier Forum mondial des pays producteurs, le réchauffement de la planète met en péril la production mondiale de café, dépassée par la demande ces dernières années. "Tout le monde va être touché. Le café est très sensible aux légères variations de température. A mesure qu'elle (la température) montera, tous (les pays) seront affectés", a déclaré le brésilien José Sette, directeur exécutif de l'Organisation internationale du café (OIC), qui réunit 43 pays exportateurs et sept importateurs. Déjà, en 2016, un rapport de l'Institut de climatologie australien de 2016 prévenait que les surfaces cultivables destinées au café pourraient être réduites de moitié en 2050 à cause de la hausse des températures qui favorise en outre le développement de maladies touchant la plante. Selon l'OIC, la production est désormais inférieure à la consommation, et ce depuis deux ans. Entre octobre 2015 et septembre 2016, 151,3 millions de sacs de 60 kilos de café ont été consommés, soit un déficit de 3,3 millions de sacs comblé par la surproduction des années précédentes. Depuis 2012, la consommation de cette matière première connaît une croissance annuelle moyenne de 1,3%, ajoute l'organisme. Or, une production inférieure ne pourrait pas répondre à la demande mondiale, a expliqué Roberto Vélez, le gérant de la Fédération nationale des producteurs de café de Colombie (FNC), et troisième producteur mondial. Le Brésil, notamment est fortement touché. En 2016, le pays a récolté 51,4 millions de sacs, mais une baisse de 11,3% cette année est attendue. Selon le président colombien Juan Manuel Santos les terres brésiliennes seront à l'avenir moins aptes à la culture de café, le réchauffement global affectant davantage les pays éloignés de la ligne de l'Equateur. En Colombie également, "cette année il ne va pas y avoir (de production de café) dans certaines régions" , a souligné le président, expliquant que le pays avait dû réduire d'au moins 14 millions de sacs les projections de production pour 2017 à cause des fortes pluies enregistrées entre novembre 2016 et début mars. Pour cette raison, Roberto Vélez a mis en garde contre la concentration des récoltes au sein des principaux producteurs (Brésil, Vietnam, Colombie, Indonésie et Honduras), au cas où un éventuel phénomène climatique mettrait en danger l'offre. La réponse des producteurs pour faire face au changement climatique repose sur deux axes: adaptation et atténuation de cet impact, résume le directeur de l'OIC. Le premier point concerne toute la société et les pays, dépassant le secteur de la caféiculture, ce qui rend essentiel la réduction des émissions de carbone. Concernant le deuxième axe, un changement des sites de plantation, l'accompagnement des plants de café par d'autres espèces qui leur apportent de l'ombre, la création de variétés plus résistantes et l'accroissement de la production par hectare, seraient nécessaires. Quelque 25 millions de familles dans 60 pays vivent de la production de café, un marché de 100 milliards de dollars au niveau mondial, selon les chiffres de l'OIC du premier trimestre 2017.
Mon parfum est unique
C'est drôle, comme on peut littéralement redécouvrir le monde, par moments. Pour ma part, je l'ai redécouvert à l'occasion d'un stage de création de parfum que j'ai fait la semaine dernière à Eze. Pour vous dire l'effet que ça m'a fait : j'ai un peu l'impression d'avoir été un personnage de bande dessinée, vivant dans un univers en deux dimensions, qui serait brusquement sorti de sa case et aurait découvert la troisième dimension ! Depuis, je prête attention aux odeurs que je respire, et je me rends compte que nous baignons en permanence dans les odeurs. C'est fascinant, et ça change complètement la façon de vivre le quotidien. Si vous décidez de réaliser un tel stage un jour ou l'autre, cependant, sachez que créer un parfum est une tâche bien plus complexe qu'il n'y paraît. N'est pas maître parfumeur qui veut, n'est-ce pas. Et même quand on pense avoir le nez fin, on peut rapidement être complètement perdu au milieu de toutes ces odeurs ! Surtout que celles que vous appréciez ne se mélangent pas forcément bien. Et puis, même quand vous réalisez la note de fond de vos rêves, rien ne dit que vous n'allez pas tout gâcher avec la note de coeur ! Bref, autant vous dire que vous avez peu de chances de fabriquer le parfum de vos rêves en quelques heures ! Pour ma part, celui que j'ai réalisé me fait un peu penser à ces cravates personnalisées que m'offrent mes enfants à la fête des pères : j'apprécie le cadeau, mais je ne les porterais pas tous les jours... 🙂 Cela dit, l'expérience est extrêmement intéressante, et je ne regrette pas du tout de l'avoir tentée. Il n'est d'ailleurs pas impossible que je refasse un stage, un jour ou l'autre. Cette première tentative m'a laissé un furieux goût de reviens-y. Si cette aventure olfactive vous intéresse, voilà le site où j'ai trouvé ce stage de création de parfum. C'était à Eze, mais il me semble qu'il y en a ailleurs aussi. Suivez le lien pour les infos sur ce cours de création de parfum à Eze.
Les végétariens ont pris le pouvoir
«Ces deux ou trois dernières années, les thématiques de la protection animale et du véganisme ont glissé de la marge underground au succès mainstream, à la manière d’un groupe qui passerait enfin sur les grandes ondes après des années de concerts en MJC.» Ce constat, c’est celui de Théo Ribeton, dans l’essai V comme Vegan. Le trentenaire, critique de cinéma, y raconte autant ses recherches et ses lectures que son parcours, ce qu’il a vu évoluer et se transformer. Et oscille dans son livre entre son expérience du végétarisme, et son intérêt pour le véganisme (ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation) vers lequel il est en transition. Je suis devenu végétarien il y a cinq ans. Ça me trottait dans la tête depuis un petit moment. J’étais dans une position paradoxale, convaincu par les arguments mais sans trouver l’impulsion pour traduire ça en actes. Le déclenchement, ça a été d’être hébergé en couchsurfing, donc à titre gratuit, pendant quelques jours chez des gens que je ne connaissais pas à Berlin. J’avais apporté des cadeaux, du saucisson, des trucs comme ça. Et en fait, ils étaient tous végans. Le fait de me retrouver à manger tout seul pendant une semaine le cadeau que j’avais apporté, ça me mettait dans une position assez grotesque et je crois que c’est ce sentiment qui m’a donné envie de tester. Mais ça aurait pu être autre chose. Puis j’ai commencé à travailler sur le sujet. Ce n’est pas toujours évident de parler de cela quand on n’est pas soi-même végétarien ou concerné. Dans le livre, je me suis intéressé à ce qui avait basculé dans les médias, dans les mœurs, dans les discours politiques, tout en articulant cela avec mon expérience personnelle. Quand je dis que la viande sera devenue dans quinze ans un produit non pas interdit, mais sulfureux, et entouré d’une sorte de frisson de l’interdit, c’est quelque chose que je ne peux pas corroborer par des faits – je peux faire l’inventaire de ce que j’estime être des indices, mais il y a une part de pari qui vient de mon expérience. J’ai vu une très grande normalisation de cette thématique. L’exemple des animateurs télé est parlante. Quand Aymeric Caron est apparu, ça a été un événement pour la reconnaissance du végétarisme en France. Il a fait une espèce de happening à la télévision, il s’est mis à en parler tout le temps. Puis il n’avait plus besoin d’en parler, parce qu’on venait lui en parler. Il était identifié comme le premier végétarien de France. Et il le faisait avec beaucoup de combativité, avec la volonté de provoquer, de choquer, de mettre les invités et donc les téléspectateurs, devant l’hypothèse d’une violence dans leur consommation de viande. Tout ça au prix de sa popularité. Alors que lui était détesté, aujourd’hui, des personnalités comme Pierre-Emmanuel Barré ou Guillaume Meuricesont tout aussi végétariens et sont au contraire très populaires. Je pense qu’Aymeric Caron a pris les balles, et qu’aujourd’hui les gens sont prêts à entendre ça. Le végétarisme n’est plus perçu comme une radicalité ou comme une marge, ou comme un délire d’ami des bêtes, mais comme une volonté profonde de la société. Ce qui a changé aussi, c’est que tout le monde a un rapport à ça, tout le monde se pose la question de sa consommation de viande. Sur les trois critères de définition du carnisme, considérer que manger de la viande c’est normal, naturel et nécessaire, je pense qu’au moins les deux premiers sont en train de s’effriter.
Le Brexit sera dur
Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a prévenu mercredi que le Brexit ne se ferait pas "rapidement et sans douleur", alors que Londres et Bruxelles se crispent autour de la facture du départ. "Certains créent l'illusion que le Brexit n'aura pas d'impact matériel sur nos vies ou que les négociations pourraient être conclues rapidement et sans douleur", a regretté le Français, désigné par la Commission et les États membres pour les représenter à la table des négociations. Prêt "à toutes les options" sur l'issue des pourparlers, M. Barnier a toutefois insisté que l'objectif restait d'obtenir un accord pour une sortie organisée. Le mandat présenté à Bruxelles regroupe "les questions qui, à ce stade, ont été reconnues comme strictement nécessaires à un retrait ordonné du Royaume-Uni", selon le document publié mercredi. Ces "recommandations" de la Commission devront encore être adoptées par les États membres, lors d'un conseil des ministres le 22 mai. Les 27 seront alors juridiquement prêts à ouvrir les discussions avec Londres. L'une des questions les plus contentieuses est celle du "règlement financier", la somme que l'UE exige du Royaume-Uni pour couvrir ses engagements. Ceux-ci sont relatifs au budget, au départ d'organismes comme la BCE ou la Banque européenne d'investissement, ou encore à la participation à des fonds européens comme celui en faveur des réfugiés en Turquie. Soit entre 40 et 60 milliards d'euros selon des estimations côté européen, 100 milliards selon le quotidien britannique Financial Times. "Il ne s'agit pas d'une punition ni d'une taxe de sortie", a expliqué M. Barnier, qui s'est fixé pour objectif de se "mettre d'accord (avec Londres, ndlr) sur une méthodologie rigoureuse" de calcul. Mercredi matin, le ministre britannique en charge du Brexit David Davis a averti que son pays "ne paiera pas" 100 milliards d'euros et menacé de ne "rien payer" si aucun accord n'était trouvé. M. Barnier a lui refusé de parler de "facture" et a soutenu que l'UE n'exigera pas un "chèque en blanc" du Royaume-Uni. Il s'agira de respecter les engagements pris dans le cadre financier pluriannuel qui court pour la période 2014-2020, a-t-il précisé, des sommes engagées qui pourraient causer des problèmes si des programmes devaient être "amputés ou suspendus". Ces sommes sont aussi évolutives selon l'UE, en fonction des engagements que le Royaume-Uni peut encore prendre d'ici la fin officielle de son adhésion, le 29 mars 2019 au plus tard. Les deux camps se sont ancrés sur leurs positions à l'approche du début des négociations, attendu après les élections britanniques du 8 juin. Le ton s'est durci à Londres après un article du journal allemand FAZ rapportant qu'à l'issue d'un dîner la semaine dernière à Londres, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait considéré que Mme May était sur "une autre galaxie" au moment d'aborder ces négociations. Theresa May a répondu qu'elle se comporterait en "femme sacrément difficile", reprenant la qualification d'un ancien collègue à son égard. "J'ai noté que c'est une femme coriace", a rétorqué en conférence de presse M. Juncker. Les directives des négociateurs reprennent les grands principes établis par les États membres lors d'un sommet samedi. Outre l'épineuse question financière, l'UE s'est fixée comme priorité numéro 1 de protéger et garantir à vie les droits des citoyens acquis pendant la période d'adhésion du Royaume-Uni. Environ 4,5 millions de personnes sont concernées: ressortissants européens installés dans le pays et Britanniques vivant sur le territoire des 27. Les droits de résidence, mais aussi liés à l'emploi, à l'éducation, à la santé, à la reconnaissance du diplôme ou de la qualification, aux avantages sociaux et fiscaux, devront être garantis, stipule le mandat. Et cette garantie sera protégée in fine par la Cour de justice de l'UE. Les négociations ne devront par ailleurs pas compromettre l'accord du Vendredi Saint, qui a mis fin aux "troubles" en Irlande en 1998. L'UE veut s'assurer qu'une frontière physique ne sera pas instaurée entre l'Irlande du Nord, province britannique, et l'Irlande. Ce n'est qu'une fois des progrès significatifs observés sur ces dossiers qu'une seconde phase de discussions, sur la nature de la future relation entre les deux parties, pourra être ouverte. A l'automne, a espéré M. Barnier.
Parachute et gravité
Mercredi dernier, j'ai effectué un saut en chute libre à Laon. Vous pensez que je vais vous dépeindre ce que j'ai ressenti là-haut, mais non. Je suis en effet du genre très enquiquinant, et ce n'est pas ce que je vais faire : pour commencer, les billets sur ce thème ne manquent pas, et ensuite, j'ai surtout été stupéfait par ce que j'ai découvert quelques jours plus tard. Parce que ce saut de l'ange m'a poussé à en apprendre plus sur la gravité. Et je peux vous assurer que celle-ci est franchement étrange ! La gravité est pour l'être humain une réalité concrète de tous les instants : nous y sommes enchaînés en permanence, elle conditionne notre existence toute entière. C'est elle qui fait que lorsqu'on balance un objet en l'air, on sait qu'il va logiquement retomber ; c'est elle aussi qui a permis l'apparition de la Terre, de notre lune, et de tous les astres, en fait. Clairement, c'est une force qui est phénoménale. En fait, les chercheurs la considèrent même comme le béton de notre univers. Mais, bizarrement, c'est une force ridiculement faible, opposée aux autres ! Pensez donc à cela : un simple aimant arrive à soulever un objet en fer, et par conséquent, à battre la gravité terrestre ! Un aimant de 30 grammes peut battre la gravité d'une planète qui pèse dans les 6 Yg ! Comment ce phénomène est-il possible ? Eh bien, parce que la force électromagnétique est incomparablement plus puissante que la force gravitationnelle, tout simplement. Dix puissance trente-six fois plus forte (un 1 suivi de 36 zéros) ! Cette force qui conditionne notre vie, que nous ressentons chaque jour et qui nous rattache au sol, est donc absurdement faible, en fait. Et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour ma part, ça ébranle un peu la vision qu'on peut avoir de notre monde : Je vous mets en lien le site par lequel je suis passé pour ce saut à Laon, pour ceux qui se sentent une âme d'aventurier. Mais attention, mieux vaut être prévenu : il ne faut pas être cardiaque pour faire ce saut en parachute !
Sur les traces de l’imprimé léopard
A Libreville ou à Clermont-Ferrand, au Texas ou en Côte d’Ivoire, à Paris ou au KwaZulu-Natal… La photographe Emilie Régnier, 32 ans, est partie sur les traces du léopard il y a trois ans et cela l’a amenée à faire le tour du monde. Comme on le voit ici, il s’agit d’un léopard métaphorique : imprimé sur des étoffes ou tatoué sur la peau, plus rarement sous forme de fourrure de cet animal vénéré en Afrique. Très vite, l’idée s’est imposée chez elle que ce motif, qui pouvait n’être qu’un banal élément de mode, avait en réalité une histoire, un parcours. Et surtout qu’il était chargé de symboles. C’est ce qu’elle a voulu montrer et raconter avec son long voyage photographique. Tout a commencé au métro Château-Rouge, au cœur du Paris populaire, alors qu’elle était en résidence artistique dans la capitale. Une dame d’origine africaine, à laquelle elle donne rendez-vous pour une séance photo, arrive dans un boubou au motif léopard, « sublime » dit la photographe. Sillonnant Paris, quittant Château-Rouge et son métissage pour la rive gauche chic ou le très conservateur 16e arrondissement, elle réalise qu’il y a du léopard partout : chez les bourgeoises comme chez les immigrées, chez les bobos comme chez les putes. L’envie du voyage naît, les rencontres s’enchaînent qui donnent lieu à autant de portraits. Larry, artiste tatoueur américain, en a recouvert son corps après avoir longtemps vécu dans la rue. C’est une seconde peau qui le protège et l’exclut d’une société qu’il déteste. L’actrice Arielle Dombasle, excentrique pour les uns, exaspérante pour les autres, l’apprécie en all over, de la tête au pied, sur le fil, à mi-chemin entre extrême raffinement et allure tartignolle, mais toujours imprimé, car elle ne porte pas de vraie fourrure. Zanelle Dlomo et Philo Dladla, rencontrées en Afrique du Sud, sont des Zulus, peuple de guerriers. Le Congolais Samuel Weidi, qui s’habille depuis des années comme le maréchal-président Mobutu, porte la fameuse toque en léopard de l’ancien dictateur et appelle même sa femme Bobi, du nom de la dernière épouse du despote. Mais Emilie Régnier ne juge pas. Elle aime tous ses « modèles » comme elle aime toutes les incarnations du léopard. « L’excentricité inhérente à ce motif rend chacun d’entre eux unique et atypique » dit-elle de ses personnages, soulignant les différences et les personnalités qui s’affirment et s’exposent. Pas de place au joli, au romantique, à l’éthéré quand on aborde le dossier « léopard ». Ici on joue avec les signes de la sensualité et du pouvoir. Il est question de féminité conquérante et de virilité triomphante. Comme le souligne Emilie Régnier, il convient de remonter aux origines : la fourrure du léopard est synonyme de pouvoir en Afrique, car l’animal est un symbole de rapidité et de puissance. Les chefs l’arborent pour affirmer leur suprématie. Très vite, l’Occident s’en empare pour « dire » l’Afrique, donc l’exotisme. Dans l’imagerie raciste des débuts du XXe siècle, le sauvage est forcément couvert de peau de bêtes. Mais, comme l’indique Serge Carreira, maître de conférences sur la mode et le luxe à Sciences Po Paris, on en trouve des traces dès le XVIIIe siècle sur la fourrure des officiers. Dans le domaine du vêtement, il faudra attendre les années 1930 pour que l’imprimé animalier quitte sa nature aristocratique, se popularise et s’installe dans l’imaginaire collectif. Il arbore immédiatement son double visage. Animal il est, animal il reste : avec lui, on affiche la couleur, sans détour, sans recul, instinctivement. Il est donc associé au désir le plus brut et devient le signe d’un érotisme de pacotille. Il est sexy chez les pin-up, ouvertement vulgaire chez les prostituées, coquin chez les danseuses de cabaret. Mais, de façon concomitante, il est l’atour des femmes de tête. La décoratrice Madeleine Castaing en tapisse les intérieurs, Christian Dior en habille sa muse Mitzah Bricard… « Le léopard se tapit dans tous les univers », dit encore Carreira, qui souligne aussi qu’il n’a jamais cessé d’osciller entre le meilleur et le pire. Le motif animalier est, à l’instar d’autres tissus, matières ou imprimés, comme le jean ou le cuir : transversal, transgenre, transcourant et trans-classe sociale. Le jean a quitté le monde du travail et le cuir celui du sport et de l’aviation pour être également anoblis par les créateurs tout en s’imposant dans la rue. Mais ils se sont infiniment plus assagis que le léopard, qui gardera toujours une légère odeur de souffre, selon Serge Carreira. Chic ou cheap, sophistiqué ou vulgaire, subversif ou cliché, exotique ou urbain, ce sont donc tous les visages de l’imprimé animalier que présente Emilie Régnier. Elle parle aussi d’une seconde peau que l’on enfile pour « se bâtir une image publique et à travers elle, une image de soi à laquelle on se réfère. Dans certains cas, elle nous permet même de nous trouver beaux, sexy, félins. Dans d’autres, elle permet d’illustrer notre pouvoir sur nous-mêmes et sur les autres ».