La trame L'actualite en filigrane

12Mar/18Off

Un vol Lyon-Genève un peu particulier

Aéroport de Roissy, samedi dernier. C'est avec une certaine émotion que je pénètre dans le cockpit de l'Airbus et prends position sur le siège du pilote, tandis que mon épouse s'assied sur le siège en retrait à l'arrière. Le moment est particulier : dans un instant, je vais faire décoller ce monstre de 60 tonnes. Mon moniteur se place à ma droite, sur le siège du co-pilote. Je mets mon casque et procède à toutes les incontournables checklists qui précèdent ce type de vol. Puis je demande enfin à la tour de contrôle la permission de décoller. Une fois que j'ai reçu l'accord de la tour et de mon co-pilote, je respire un grand coup et pousse les gaz à fond. L'appareil accélère et tout le cockpit se met à vibrer. A pleine vitesse, j'éprouve un instant l'envie de quitter la piste pour foncer dans un hangar. Mais je ramène finalement le « manche » vers moi et l'appareil quitte tout doucement le sol. Je me retrouve collé à mon siège tandis que nous filons à 2000 pieds. Un virage à 45° plus tard et voilà que nous nous éloignons de l'aéroport. La vue est superbe. C'est parti pour une heure de vol absolument magique. Mon co-pilote me félicite pour mon décollage. Après tout, je ne suis pas pilote. Avant aujourd'hui, je n'étais même jamais entré dans un cockpit. Mais ce n'est pas un véritable cockpit, même s'il est impossible de différencier la réalité du virtuel. Car je suis dans un simulateur de vol haut de gamme : un simulateur professionnel, celui-là même utilisé par les compagnies aériennes pour former leurs pilotes de ligne. Le cockpit est la réplique détaillée d'un Airbus, et la vue par la fenêtre est d'un réalisme saisissant. De plus, la cabine est posée sur vérins hydrauliques, ce qui permet de retranscrire toutes les sensations d'un vol réel : les poussées, les vibrations, les inclinaions de l'appareil, l'atterrissage... Tout semble vrai, jusqu'au plus petit détail. Le simulateur reproduit la réalité à 99% ! Le simulateur reproduit également la météo à la perfection : la luminosité selon l'heure, le ciel brumeux, le soleil couchant aux éclats aveuglants quand on le prend de face... Mais le plus extraordinaire, c'esqt que le vol est à la carte : on peut choisir l'aéroport d'envol (parmi plus de 24000) ainsi que les conditions de vol (météo, panne éventuelle, etc). Lors de ce vol, j'ai décidé de faire un Lyon/Genève, de jour, et sous un ciel dégagé. Une expérience hallucinante que je recommande à tout amateur de simulation aérienne ! L'immersion était si parfaite que j'ai ressenti le décalage horaire à la sortie. Je m'étais posé à Genève au crépuscule et on était en fin de matinée à l'extérieur ! Davantage d'information est disponible sur le site de l'organisateur de ce vol en simulateur à Colmar.

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8Mar/18Off

L’orientation professionnelle

Lorsque l’on évoque l’enseignement professionnel en France, la question de l’orientation se pose immédiatement. Il est en effet patent que l’orientation vers cette filière n’est pas suffisamment choisie et correspond rarement à une analyse fine des métiers et des qualifications auxquels conduit cet enseignement : orientation subie ou orientation par l’échec, la décision de suivre la voie professionnelle est bien souvent dévalorisée. Les représentations des jeunes et de leurs familles à l’égard de l’enseignement professionnel résultent d’un discours ambigu sur les parcours scolaires en France. Alors que la filière générale apparaît comme la seule voie de réussite, d’importants efforts de communication tentent en vain depuis quarante ans de donner plus de lustre à la voie professionnelle. Cette hiérarchie implicite des filières est confortée par l’ensemble des acteurs sociaux : professionnels de l’éducation et de l’orientation, parents, décideurs. Ainsi, les décisions d’orientation sont prises quasi-exclusivement au regard de la réussite appréhendée à travers les notes obtenues au collège, alors même que l’élève n’a jamais été confronté aux disciplines enseignées dans la voie professionnelle. Cette situation s’explique en partie par l’abondance de l’offre : la voie professionnelle scolaire accueille près de 300 spécialités de formations aux niveaux IV et V, qui préparent à plus de 10 000 métiers, eux-mêmes portés par plusieurs centaines de branches professionnelles. Dans ce contexte, il semble presque impossible de délivrer aux élèves et aux familles qui font ce choix une information exhaustive. Dans bien des situations, l’attractivité d’une formation n’est pas liée au taux d’insertion des jeunes, mais à son pouvoir de séduction auprès des élèves. Ainsi, la médiatisation de certains métiers peut créer des effets de mode pour les formations qui y conduisent, comme cela s’est récemment produit pour le métier de chef cuisinier, popularisé par des émissions télévisées. Ces engouements passagers n’aboutissent pas à une orientation rationnelle des élèves : non seulement ils peuvent ne correspondre à aucun gisement d’emplois, mais ils sont souvent facteurs de désillusions (ainsi en cuisine, où la réalité du métier est différente de l’image qu’en donnent les médias). A contrario, des secteurs porteurs d’emplois, proposant des salaires élevés, restent délaissés par les élèves et les familles. En outre, si la dimension informative est importante, elle ne saurait, à elle seule, suffire. L’accompagnement de l’élève tout au long de son parcours est indispensable pour créer la rencontre entre ses envies, son potentiel et les opportunités professionnelles à saisir. L’orientation doit également résulter d’un dialogue approfondi avec l’élève et sa famille. Or, cette dimension reste, elle aussi, bien souvent sous-estimée dans le cadre de l’orientation.

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