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15Nov/17Off

Nouvelles substances psychoactives: des substances variées et présentes en grand nombre

À la fin 2016, l’EMCDDA surveillait plus de 620 nouvelles substances psychoactives ayant fait leur apparition sur le marché européen des drogues. Ces substances, qui ne sont pas assujetties aux mesures de contrôle internationales, couvrent une vaste gamme de produits, tels que des cannabinoïdes de synthèse, des stimulants, des opiacés et des benzodiazépines. Dans la plupart des cas, elles sont commercialisées comme des substituts «légaux» de drogues illicites; dans d’autres cas, elles ciblent de petits groupes qui souhaitent les expérimenter à la recherche de potentiels nouveaux effets. Les nouvelles substances sont fréquemment produites en vrac par des entreprises chimiques et pharmaceutiques établies en Chine, d’où elles sont expédiées vers l’Europe pour y être transformées en produits, conditionnées et vendues. En outre, certaines nouvelles substances peuvent être des médicaments, qui sont tantôt détournés de leur chaîne d’approvisionnement légitime, tantôt acquis illégalement. Les substances peuvent également être produites dans des laboratoires clandestins, en Europe ou ailleurs. Selon divers indicateurs, incluant les démantèlements de laboratoires clandestins, l’analyse des déchets résultant de la fabrication de drogues de synthèse et les saisies de précurseurs, l’Europe a connu ces dernières années une augmentation de ce type de production. Certaines nouvelles substances sont vendues ouvertement sur le web de surface et dans des magasins physiques spécialisés, souvent en tant qu’«euphorisants légaux». Elles sont également vendues sur les marchés des darknets et sur le marché illicite, parfois sous leur nom véritable et parfois, de façon trompeuse, sous le nom de drogues illicites telles que héroïne, cocaïne, ecstasy et benzodiazépines. Plus de 70 % des nouvelles substances détectées via le système d’alerte précoce de l’Union européenne l’ont été ces cinq dernières années. En 2016, 66 nouvelles substances ont été détectées pour la première fois en Europe. Si ce chiffre représente une baisse par rapport aux signalements réalisés lors de chacune des deux années précédentes, il est similaire aux signalements recensés en 2012 et 2013. Les causes de cette diminution ne sont pas claires, mais elle peut en partie s’expliquer par les mesures prises par les gouvernements nationaux d’Europe pour interdire les nouvelles substances, et notamment leur vente libre comme «euphorisants légaux». Une autre explication possible est que la Chine a pris des mesures de contrôle et mené des opérations répressives ciblant les laboratoires qui produisent de nouvelles substances. Le rapprochement avec le marché plus large des drogues illicites peut aussi revêtir une certaine importance à cet égard. Le nombre de nouvelles substances détectées chaque année ne constitue que l’un des nombreux indicateurs que l’EMCDDA utilise pour comprendre le marché global. Par exemple, sur les 620 nouvelles substances qui font actuellement l’objet d’un suivi, 423 (presque 70 %) ont été détectées sur le marché des drogues en 2015. Par rapport aux 365 substances détectées en 2014 et aux 299 détectées en 2013, cela révèle à quel point ce marché s’est complexifié.

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