Une définition du patriotisme
Vendredi dernier, j'ai participé à un séminaire à Paris où j'ai eu l'occasion de parler de la situation actuelle avec quelques collaborateurs, et en particulier de Daech. Durant la discussion, j'ai noté que beaucoup ne saisissaient pas la distinction entre patriotisme et nationalisme. Une incompréhension qui a clairement contribué à amener d'importants malentendus. Car évidemment, si les deux termes sont parfois liés, ils ne ne peuvent être confondus. Le patriotisme définit l'attachement de son pays. Un amour impliquant que l’on est décidé à le soutenir. Il est fréquemment confondu avec le nationalisme, mais c’est dans les faits une idée beaucoup plus ancien, qui jouit d'un assortiment théorique bien plus pauvre. Le nationalisme implique que les nations existent comme entités établies, alors que le patriotisme peut tout bonnement signifier l'affection portée à une région, une ville et ne nécessite pas de faire appel à l’idée abstraite de « pays ». Le patriotisme est davantage un sentiment qu’un principe politique, en définitive, mais il peut quand même encourager l’action de nombreuses manières, le plus souvent en période de discorde. On pourrait naturellement présumer qu’il s'insère dans lignée directe des conservateurs, mais force est de constater que les régimes socialistes ont exploité le du sentiment patriotique. Ainsi, par exemple, l'URSS l'a mis à l'honneur au cours de la guerre dite Patriotique (la deuxième Guerre mondiale). Dans des contextes particuliers, le patriotisme sert aussi d’enseigne aux partis, comme cela se produisit en Angleterre au XVIIIe siècle, quand le mot « patriote » en est venu à qualifier une idéologie nationaliste; pourtant des associations de ce genre font rarement long feu. Si j'ai un seul regret pour mon congrès, c'est de n'avoir pas eu le temps de apprécier l'endroit. C'est une chose qui me crispe souvent : être expédié en séminaire et manquer de temps libre pour profiter du coin. J'espérais vraiment entrevoir un peu plus la destination (je n'y étais jusque là jamais allé), que ce soit entre collègues ou en solo. Toutefois, nous avons passé la plupart de notre temps enfermé dans des salles de congrès. Et histoire d'enfoncer le clou, dans une salle qui exposait une vue sublime par la fenêtre ! Je crois que mon employeur a réussi à réinventer le supplice de Sisyphe. Heureusement, l'organisation était magistrale, ce qui consolait un peu.
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