Humer le vin
Humer le vin, voilà quelque chose qu'on prend rarement le temps de faire, au quotidien : on a plutôt tendance à lever le coude et à dire : « au suivant ! ». Mais ce n'est pas la seule façon (ni la meilleure, d'ailleurs) de déguster le vin. En effet, dernièrement, j'ai décidé de participer à mon premier cours d'oenologie. Une expérience insolite mais qui s'est avérée assez différente de ce que j'imaginais. Pour vous donner une idée, je pensais que la dégustation aurait lieu dans une cave poussiéreuse et mal éclairée. J'aurais d'une part dû soupçonner que ce genre d'atelier n'aurait pas un si grand succès, dans des conditions d'hygiène douteuse, d'autant plus quand ces ateliers sont courus par les bobos. Vous imaginez donc la surprise à mon arrivée : l'atelier ressemblait en fait à une cuisine tenue par une maniaque du ménage. Qui plus est, l'ambiance était chaleureuse et détendue : un autre choc, en ce qui me concerne ! Je pensais en effet être cerné de vieux pédants, qui me regarderaient de haut, moi qui n'ai aucune connaissance en la matière. Mais il y avait en fait des participants de tout âge, et le cours n'était pas sinistre pour un sou. Côté pratique, l'animateur a commencé par une petite formation théorique et nous a présenté les accords entre les vins et les plats. Ensuite nous avons entamé la dégustation proprement dite. Mais déguster dans un atelier de ce type, ça ne se passe pas comme à la maison. Il faut d'abord apprécier visuellement le vin, le humer avant même de le porter à la bouche. On s'habitue donc (difficilement, au début, car on se sent un peu ridicule) à le humer. Et à force d'entraînement, on en vient même à sentir des odeurs et des arômes étonnants. En bouche, on peut par exemple remarquer des arômes inédits : une note de citron vert ou de baie sauvage dans certains vins. Durant ce cours, nous avons expérimenté une dégustation à l'aveugle. Il ne s'agissait pas de goûter son vin dans le noir, évidemment (ne riez pas, mais je pensais que c'était ainsi que cela se passait !), mais de le déguster sans pouvoir voir l'étiquette du vin. Une expérience passionnante, parce que l'on ne se laisse pas influencer par l'appellation. Si vous aussi avez certaines carences en matière de vin, je vous conseille d'essayer. Ce cours d'oenologie était très savoureux. Pour plus d'informations, allez sur le site de cette activité de cours d'oenologie à Saint Emilion et trouvez toutes les infos.
La prise en charge du patient âgé
Ramenée au contexte de la santé, la question de la relation de service renvoie à l’implication des deux parties prenantes - patient et soignant - et à la mobilisation potentielle de leurs ressources respectives pour nourrir et faire vivre cette relation de soins. Si cet engagement est acquis dans le cadre d’une relation dite « normale », cette question prend une autre tournure lorsqu’il s’agit d’une relation qui concerne des publics vulnérables. En effet, dans ce dernier cas, les deux parties prenantes semblent à première vue s’inscrire dans un rapport asymétrique au profit de l’organisation (ici l’établissement de santé) et de ses agents (personnel de soins) qui peuvent se prévaloir d’une légitimité dans l’administration des soins fondée sur leurs compétences. Cette asymétrie est amenée à se refléter dans les pratiques d’administration de soins qui vont se (re)configurer le long des expériences de service avec les patients. Il est ainsi possible de lier les représentations du patient âgé vulnérable chez les soignants à une déclinaison de pratiques de soins qui aboutit à des instrumentalisations variées de la vulnérabilité soit pour accentuer la tutelle et le contrôle sur ce dernier, soit au contraire pour se délester de certaines tâches rentrant dans la relation de soins sur cette population (avec une palette de situations intermédiaires liées à la variété des contextes d’interaction avec les malades) dans une visée d’efficience. A l’opposé de cette vision incapacitante, on peut entrevoir une autre perspective consistant à considérer la diversité des situations de vulnérabilité rencontrées par les patients âgés et à les définir comme des individus qui ne subissent pas la relation de soins car disposant de ressources et de latitudes pour faire entendre leur voix et défendre leurs intérêts. Cette perspective ouvrirait ainsi la voie à davantage de coproduction des soins, à un « faire avec » les patients âgés dit vulnérables. Entre ces deux visions contrastées, la réalité est probablement beaucoup plus nuancée. Ces réflexions liminaires nous amènent ainsi à formuler les deux questionnements suivants auxquels nous tenterons de répondre dans ce papier : Comment et en fonction de quels référentiels et signaux renvoyés par le patient âgé « vulnérable », les soignants configurent-ils la prise en charge de ce dernier? Et dès lors, comment ces représentations se cristallisent-elles dans les pratiques de soins ?